Tant que nous étions en vie

Une piscine

Des bains bouillonnants

Nous dire qu’il y avait d’autres mondes

Dans ce monde

Des calanques

Des dauphins

Des oliviers

Des bananiers

Des champs de vignes

Des astronautes

Le parfum d’un biscuit Lu

La saveur d’un grand vin

Une lune

Brillante

Des îlots de richesse

De luxe, de beauté et de calme

Sans doute mérités

A la sueur d’un front

Nous goûtions

Nous autres

Pauvres que nous étions

A ces mets de bonheurs

Et puis

Tant qu’il y avait une morale

Un savoir-vivre

Tant qu’il n’y avait pas la possession

L’emprise

Les fantasmes

Un miroir à deux faces

Tantôt gentil

Tantôt méchant

Tant qu’il n’y avait pas derrière une main tendue

Une autre qui exigeait son dû

Tant qu’il n’y avait pas de domination ni de soumission

Tant que c’était beau

Pureté et tendresse

Tant que c’était l’ivresse d’un sourire

Tant que nous pouvions encore survivre

A la chaleur qui pesait sur nos têtes

Tant que nous nous offrions des parenthèses de répit

Tant que nous persévérions à lire

Tant que nous espérions guérir

Tant que nous désirions l’âme soeur

Tant et tant

Etangs de nos temps stagnants

Tant que nous prenions le courant de nos plumes

Afin de soulager nos âmes encombrées

Et nos coeurs meurtris

Tant que nous nous répétions

« J’ai le droit à l’amour

Le droit d’exister

Le droit d’être qui je suis

Le droit d’aimer

Et d’être aimé »

Tant que nous n’obligions personne à se soumettre à nos envies

Tant que nous étions honnêtes

Tant que nous étions en vie

Tant que nous étions en vie

Tant que nous étions en vie

Il nous restait à vivre

Thierry Rousse

Nantes, le 28 septembre 2023

« Une vie parmi des milliards »

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