Les vacances

Des perles de pluie, au milieu de la nuit, s’invitaient. à nouveau, sur Nantes, pendant que s’embrasait l’île idyllique de Chypre. Drôle de début d’été. Si cette pluie insatiable avait pu au moins éteindre le grand incendie d’une pure merveille…

Ce que j’apprenais dès lors du monde n’était que pur hasard, au détour d’une conversation, d’une interrogation: « Comment vont la Terre et l’humanité ? ». Rien de réjouissant.  Notre Chef de la Santé faisait planer une nouvelle menace sur nos têtes, un variant nommé Delta annoncé pour le mois d’août.

Quelle misère, quel chaos, je me disais. Si encore, ce Delta était  celui du Nil, un air de croisière touristique… Ces Chefs, décidément, ne me faisaient plus rêver. Jamais, ils n’avaient su nous donner l’élan d’une nouvelle vie fondée sur la sobriété et le respect de la nature. Ils voyaient encore la relance de l’économie par une consommation inassouvie. Ils en étaient restés à l’ère capitaliste qui menait l’humanité à sa perte fatale et à l’enrichissement d’une grappe d’idiots égoïstes.

Cet élan de survie, je l’avais trouvé par moi-même. Je n’attendais rien de leurs discours vide de sens. Tout ne pouvait être que désolation de leurs mots  car rien en leur programme politique n’était animé de l’essentiel, de ce qui nous faisait vivre, l’amour.

J’étais dans ce monde mais je n’étais plus de ce monde.

J’étais parti. Absent. En vacances. Nul ne savait où j’étais. Etre invisible. Qui me regrettait ? Qui m’aimait ? Qui se souciait de moi ?

Un ange passait.

Ses ailes étaient douces et fragiles, hurlantes comme un rock métallique devant Le Ferrailleur, facétieuses comme une comedia dell arte, Tutti Quanti, sur les berges de la Sèvre. Je retrouvais ce fameux Pantalone qui pouvait encore me faire rire de son avarice.

Tout était urgent et tragique.

Je me réfugiais sous une caresse, un baiser, disparus tous deux. Envolés vers les cieux. J’étais amoureux des étoiles qui m’avaient donné ce souffle. Le paisible village des pêcheurs de tendresse. De l’autre côté du fleuve sauvage.

Le linguiste, lui, disséquait les mots de Diamanka et je n’y comprenais plus rien. La poésie parlait au coeur, non à la raison.

Les vacances m’étaient vraiment nécessaires. De très longues vacances. Des vacances éternelles…

 

Thierry Rousse,

Nantes, dimanche 4 juillet 2021

« A la quête du bonheur »

 

 

 

 

 

 

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