Lettre à mon clown ToTTi

Te dire

Prendre le temps d’écrire

Prendre le temps

Où est le temps

Prendre l’invisible entre mes mains

Et te l’offrir ToTTi

Laisser mes mots à l’état brut

Sortir de leur coquille

ToTTi

J’aimerais tant que tu reviennes, oui, dans ma vie

ToTTi

Tant te laisser le temps de renaître

Dans cette précipation des jours

Des tâches qui s’additionnent

Où entre deux

Je ne trouve plus même le temps pour toi

Que l’épuisement de mon corps

Te dire

Que tu m’as surpris en Avignon

Par ton audace

Ta détermination

Un jour

Et un autre jour encore

En deux mille dix

Te dire que tu m’as aidé à grandir

Peut-être à être libre

Peut-être à laisser mes larmes couler

Peut-être à laisser sortir de mes trippes

Toute l’agressivité du monde

Et son amour aussi

ToTTi

A danser sur toi-même

A tracer des ronds

Dans un rectangle

A n’avoir plus peur de rien

Pas même de Richard III ni de la cour des Papes et des jardins des Rois

A jouer tout ce que tu désirais jouer et plus encore à être

Sous les cieux

ToTTi

Ton écharpe livrée au mistral

A regonfler la vie de ton souffle

A l’essuyer de ses blessures

Ballons perdus

Crevés

Sous les cigales

A savoir que seul nul ne peut briser un mur

A savoir qu’à plusieurs ce mur peut s’effondrer

ToTTi

Les frontières des quartiers

Aussi

Que tout peut s’embrasser

La mixité des différences

Aussi

De Paris à Marseille

Aussi

De Nantes à la Vendée

Aussi

Des vents de liberté et de beauté

Des nez de la rue

A trop s’être pris de portes fermées

De réflexions

Désobligeantes

ToTTi

Ton premier jour sur la Terre

Cris de peur ou de joie

ToTTi

Quel monde je vois à travers toi

Curieux et passionnant

Je veux te donner ce temps essentiel

Pour que tu puisses exister

Pas au Paradis du ciel blanc

Mais ici

Gris ou bleu

Bien ici

Sur le bitume des villes

ToTTi

Tu relèves la tête

Et c’est toi que je suis

ToTTi

Toi mon soleil

Toi l’éveil de mes nuits

ToTTi

Ce n’est qu’un début

Entre toi et moi

Un perpétuel début

Poème présent

Insaisissable

ToTTi

Lâcher de sable

Falaise

Sur le comptoir d’un bar

Lieu Unique

Strip-tizz pour deux

Chaises flottant sur l’océan

Deux chaussures qui se rencontrent

Sur un chemin improbable

ToTTi

Tu sais à qui tu dois la vie

Et je te la dois aussi

Allée

De silence

Ce vide

Est bien pour toi

ToTTi

Qui sais rire de tous les bides

Toi l’alchimiste

De l’imperfection des mots

C’est à toi maintenant

Jette-toi à l’eau

Et nage jusqu’à moi

Pour nous sauver

Loin du sol

Dans les collines du Lubéron

Et bien encore

Sur les monts de Pagnol

ToTTi.

Thierry Rousse

Mercredi 5 avril 2023

« Une vie parmi des milliards »

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *