Combien d’entre nous ce dimanche sept juillet

Une vie parmi des milliards

Combien d’entre nous entreront pour écouter

Cette chanteuse ce guitariste ce batteur

C’est pourtant l’heure

Annoncée

Vingt heure trente

Claire et voyante

Affiche à l’entrée

Combien resteront d’entre nous sur la terrasse à discuter

Combien voudront profiter des premiers rayons de l’été

La chaleur de cet astre

Qui nous a tant manqué

Depuis huit mois écoulés

Et une flopée de désastres

Quand sous les lampions

D’une énième révolution

Le révolté trio

Amorce avec brio

Son show

Et décroche ses mots

Le plancher vibre à l’intérieur

La chanteuse donne tout son meilleur

Et sans mot dire

Sans nous trahir

Le trio joue même si presque la plupart d’entre nous dehors sont restés

Le trio joue même si nous sommes dedans que dix dispersés

Et trois à danser

Rien que trois à danser

Passionnément

Naturellement

Le trio continue

Qu’impliquent les rumeurs de la rue

Le trio se donne à fond

Donne corps à ses chansons

Qu’importe si nous sommes dix dispersés

Ou trois à danser

Le trio joue comme si nous étions dix mille

Petits pains dorés dans un fournil

De sa présence il remplit l’air

Le renouvelle lui donne sens et repair

Sa musique s’oppose à l’ignorance

Dérange toutes les indifférences

Et ce dimanche sept juillet

Nous serons dix mille à danser

Et ce dimanche sept juillet

Nous serons dix mille à chanter

Et ce dimanche sept juillet

Nous nous unirons

Et ce dimanche sept juillet

Nous unirons

Nos voix

Le cœur en joie

Au nom de la fraternité

Au nom de la sororité

Et toutes ces chansons

Nous appeleront à voter

Un hymne de liberté

Thierry Rousse
Nantes, samedi 6 juillet 2024
"Une vie parmi des milliards"

C’est d’amour dont nous avons besoin

Une vie parmi des milliards

C’est d’amour dont nous avons besoin

Et tout ira bien

Pas ces discours

Qui tombent à l’eau

Ces mots du mépris

Arrogants

Cultivant les egos

C’est de ces fêtes d’enfants dont nous avons besoin

Révélant dans toutes les langues

Devant leurs parents

Avec fierté

Leurs talents

Tous les trésors de leur château

Pas ces discours

Nous perdant dans les contradictions

L’appel à voter pour celui qui nous châtie

Afin de faire barrage à son pair aussi maudit

C’est de toutes ces couleurs dont nous avons besoin

Pour nous sentir appartenir au monde

Nous réjouir de ses millions d’arc-en-ciel

Pas d’une couleur unique

Si triste à mourir

C’est de cohérence dont nous avons besoin

Pour donner sens à nos chemins

Pas de ces confusions

Ni de ces stratégies

Bassement politiques

C’est d’union dont nous avons besoin

Pour apprendre à nous élever dans la danse de Rumi

Non de l’oeil malin

Attisant dans ses tranchées orageuses

Toutes les divisions de la faucheuse

C’est du juste partage des biens

Dont nous avons besoin

Nullement du désir de possession

Élargissant que notre pouvoir

C’est d’un arbre de tous les pays dont nous avons besoin

Des origines tracées à la craie

Pour apprendre à nous connaître

Et faire grandir audacieuse notre vie terrestre

C’est de ces sourires dont nous avons besoin

La luxuriante vallée d’une rivière

De tous ces animaux à l’aguet

L’oie veillant sur la chèvre

Veillant sur la poule

C’est de la nature elle-même dont nous avons besoin

Tisser entre nous

L’harmonieuse harmonie

Thierry Rousse
Nantes, mardi 2 juillet 2024
"Une vie parmi des milliards"

C’est d’amour dont nous avons besoin

Une vie parmi des milliards

C’est d’amour dont nous avons besoin

Et tout ira bien

Pas ces discours

Qui tombent à l’eau

Ces mots du mépris

Arrogants

Cultivant les egos

C’est de ces fêtes d’enfants dont nous avons besoin

Révélant dans toutes les langues

Devant leurs parents

Avec fierté

Leurs talents

Tous les trésors de leur château

Pas ces discours

Nous perdant dans les contradictions

L’appel à voter pour celui qui nous châtie

Afin de faire barrage à son pair aussi maudit

C’est de toutes ces couleurs dont nous avons besoin

Pour nous sentir appartenir au monde

Nous réjouir de ses millions d’arc-en-ciel

Pas d’une couleur unique

Si triste à mourir

C’est de cohérence dont nous avons besoin

Pour donner sens à nos chemins

Pas de ces confusions

Ni de ces stratégies

Bassement politiques

C’est d’union dont nous avons besoin

Pour apprendre à nous élever dans la danse de Rumi

Non de l’oeil malin

Attisant dans ses tranchées orageuses

Toutes les divisions de la faucheuse

C’est du juste partage des biens

Dont nous avons besoin

Nullement du désir de possession

Élargissant que notre pouvoir

C’est d’un arbre de tous les pays dont nous avons besoin

Des origines tracées à la craie

Pour apprendre à nous connaître

Et faire grandir audacieuse notre vie terrestre

C’est de ces sourires dont nous avons besoin

La luxuriante vallée d’une rivière

De tous ces animaux à l’aguet

L’oie veillant sur la chèvre

Veillant sur la poule

C’est de la nature elle-même dont nous avons besoin

Tisser entre nous

L’harmonieuse harmonie

Thierry Rousse
Lundi 2 juillet 2024
"Une vie parmi des milliards

L’heure du rassemblement amoureux

Une vie parmi des milliards

“Et toi qu’es-tu venu

Faire en ce monde ?” (1)

Nous demande le poète Omar Khayyâm

Ce libre penseur qui a observé

Jusqu’aux confins du désert

Toute sa vie durant

L’univers

Et ses feuilles se multipliant sans fin

Oui

Qu’es-tu venu faire en ce monde

Oeil curieux

T’en émerveiller

Découvrir toute l’étendue

De ses courbes nues

Tous les recoins de sa beauté

Le parcourir pour y rencontrer

Dans sa diversité

Toute l’humanité

Tisser des liens

Échanger

Mettre en commun

Ce qui nous est commun

Toi et moi

Essentiel

Dans le ciel de nos quartiers

De lune

Accueillir

Jouer

Sourire

Créer

Retrouver notre âme libre créatrice

Enfants du monde

Être toujours de leur côté

Quoiqu’il arrive

Car

Les enfants du monde

Ne connaissent pas de frontières

Les enfants du monde se mélangent

Et s’enrichissent de leurs échanges

Leur arbre

Au milieu de la cour de leur école

Est un arbre à palabres majestueux

Une piste vers les étoiles d’où l’on décolle

Un oasis

Où tous les pays se rassemblent

Où tous les esprits dignes de paix

Sont unis d’une même sève

La grande vie intemporelle et universelle

Car

Les enfants du monde cultivent leur jardin

Chacune de ses parcelles

Et savent en prendre soin

Arroser ce que leurs mains ont planté

Cueillir l’offrande de la nature

La récompense de leurs efforts

Car

Les enfants du monde

Savent partager

Chaque midi

Ses fruits

Même si les temps sont durs

Leur générosité perdure

Car

Les enfants du monde chantent

Jouent des tambours et des cymbales

Libres comme des libellules

Dans l’air

Déambulent

Ensemble on est plus fort

Notre vie est un bal ouvert

Alors

Un trente juin

Quand l’oeil malin entre dans leur jardin

S’apprête à couper leur arbre originel

Pour les diviser les opposer les classer

Leurs cœurs à fond les décibels

D’un même chœur répondent

Qu’es-tu venu faire en ce monde

Toi l’oeil à l’âme du mépris

Regarde-nous

T’as perdu

Le soleil brille

Dans nos cœurs

Et danse

En chœur

Sur toutes les musiques du monde

Se balance d’une rive à l’autre

Et cet amour-ci

Puissant

Est de toutes les couleurs

Comme les fanions que nous nouons

Un à un

A la toile des araignées étincelante

Il n’a pas de frontières

Il est infini

Comme une lance invisible

Alors

Oeil malin

Change ton regard extrême à droite

Si tu ne veux pas être transpercé

Choisis un autre oeil

Notre château est le plus beau

Il est de sable de perles et d’eau

Il n’a pas de murailles

Il se débarrasse de tout attirail

Il est éventail de rires et de tendresse

Tout le monde est invité à sa fête

Il n’a pas de stratagème

N’appelle pas à voter pour son ennemi

Il est loyal et ses pas sont droits

Seul l’amour est sa loi

Et son pont-levis

Élève nos vies

Et ses douves

Dans l’intimité des lits

De nos rivières

Ne connaissent point de guerres

Ses cloches sonnent chaque matin

Chaque nuit

L’heure du rassemblement

Sous des cieux

Amoureux

“On ne voit bien qu’avec le cœur” (2)

Signe l’aviateur poète libérateur

Et tous deux

Antoine comme Omar

Comme chaque voix de tout genre

Interroge notre bon sens

Aiguise notre conscience

Par cette douce révélation

Cette profonde libération

“Et toi qu’es-tu venu

Faire en ce monde ?”

Thierry Rousse
Nantes, lundi 1er juillet 2024
"Une vie parmi des milliards"
(1) Omar Khayyâm, "Vivre te soit bonheur !", éditions Gallimard Folio sagesses
(2) Antoine de Saint-Exupéry, "Le petit prince", éditions Gallimard

Oassis

Une vie parmi des milliards

Creuse ton terrier

Dans un lieu secret

Enfouis-y tes perles

Repose ton esprit

Il t’faudra bien de la force

Te ressourcer pour résister

Surfer sur la vague déferlante

Du repli des coeurs

Déclarer à la vie ton bonheur

Trouver la chaleur dans vos bras enlacés

Vous éblouir de la grandeur des arbres

Trouver vos rimes à l’intérieur des phrases

Ici c’est le calme

Le doux ruisseau d’une âme

La preuve que le ciel parle

Les oiseaux transportent vos pensées

Comme autant de baisers embrasés

Aux yeux du monde entier

De tes lectures de poésie

Tu éclaireras ton esprit

Dans ton cœur l’ivresse soufie

Il y aura plein d’animaux

Pour te dire que le monde est beau

Qu’il t’attendait juste pour l’aimer

Ici dans cet oasis

Vous apprendrez à vous connaître

De vos fragilités simplement à être

Deux amants de Vérone sur la terre

Vous servir l’un à l’autre

Ce que vous avez besoin l’un de l’autre

Un regard une écoute et du silence

Du silence

Tu peux entendre

La voix de l’univers

Et la lune murmurer à tes pieds

Tu te reposeras de tous tes combats

Dans la nuit des voyages tu écriras

Sur les jeunes graines tu veilleras

Tu observeras la vie s’élever

De ces noyaux de dattes dans un pot

De longues tiges se déployer

Tu penseras à la ville

Aux lieux que t’as quittés

Aux êtres que t ‘y as croisés

Tu laisseras défiler

Le cinéma de vos pensées

Tout ce vous avez désiré

L’obscurité réveillera vos étoiles

Vous peindrez la plus belle des toiles

Sur le tableau noir des missions de vos journées

Vous serez votre propre journal

Vous imprimerez vos actes

Vos sensations vos réjouissances

‘Le vous aura fait place au nous

Noués de tendresse de bienveillance

Entre vos deux cœurs éblouis

Tu seras maintenant

Que voter est important

Que tout se jouera au tout ou rien

La ville

Encore un instant

Te retient dans ses urnes

Nous sommes les mains

De nos lendemains

Les papiers dépliés

De nos désirs cachés

De Pol’N à Wattignies

La résistance est déjà commencée

Le front des méprisants est déjà tombé

Nantes regorge tellement de talents

Et d’événements exaltants

Qu’il n’y a point de place pour les aigris fascisants

Allez vote

Et vote bien

Ton oassis

Petit lapin

En dépend bel et bien

Thierry Rousse
Nantes, samedi 29 juin 2024
"Une vie parmi des milliards"

La cervoise du Bon Gaulois

Une vie parmi des milliards

J’ai vu

L’oeil blond

Malin

Un dimanche de fin juin

Se réjouir

D’arriver

Enfin

A ses fins

Là où son père borgne

Avait échoué

Quand toi

Bon Gaulois

Accoudé à ton PMU préféré

Le regard scotché

A ton écran de télé

Naïf ou complètement abruti

Tu as gobé sur BFMTV toutes ses paroles

Comme un mouche

T’ as cru

A cet ange aux yeux bleus

Qui t’sauverait

De ta misère

Tu as cru

A sa générosité diabolique

A sa théorie de comptoir

A son argument à deux balles

L’étranger coupable

De tous tes maux pourris

O Bon Gaulois

Toi qui te délectes

Chaque midi

De délicieux couscous

Toi qui loues les merveilles du Maroc

Les sourires si généreux de leurs hôtes

Toi qui t’enivres des musiques d’Orient à la lune descendue

Toi qui invites la danseuse du ventre nu dans le lit de tes yeux avides

Et qui méprises tous les maghrébins de ton quartier

Les rangeant tous au rang de délinquants

Dealers de faciès

O toi Bon Gaulois

Rempli d’ivresse

Tu prends de la graisse

Saute un peu du pont

Tu seras un peu moins rond

O Bon Gaulois

Tu te justifies

Le fascisme d’hier

N’a rien à voir avec le rassemblement féodal d’aujourd’hui

Pourtant

Dans ses techniques de raccolages

Le rien à foutre néant prend semblable chemin

Et très vite tu déchanteras de ses lendemains prometteurs

Marcher au pas

Et surtout par toi-même

Ne jamais réfléchir

Cocher la bonne case de sortie

Feront le pire de tous tes malheurs

O toi Bon Gaulois

Finis donc ton bon couscous c’est le dernier

Et ta danseuse nue et son joli nombril

Des milles et une nuits

Tu peux vite l’oublier mouillée dans tes mouchoirs

Tu deviendras vite toi aussi un étranger

Si tu ne montres pas l’échine courbée

Ou la main levée à toutes les lois de ta belle sirène

A ses déclarations solennelles

Tu finirais bien dans ses poubelles

O toi le Bon Gaulois

Qui boit bien beaucoup trop de Boulaouane

A la fête des olivettes

Ou dans les bains interdits

Et

Et puis

Quelles sont tes origines d’ailleurs

Tu ne viens pas de notre ville

De notre quartier

Avoue

Bon Gaulois

Tu n’es pas breton

Pourquoi as-tu traversé notre rue de la Gloriette

Pourquoi viens-tu piquer notre pain quotidien

Et puis on n’te voit pas souvent

A la messe de la Madelaine

Le dimanche Bon Gaulois

Plutôt au bistrot du coin

Va falloir corriger tout ça

Et raser ta moustache

Tu troubles l’ordre public

Avec ton pif d’alcoolique

T’es vraiment pas comme nous

Ni la couleur de tes cheveux ni la couleur de tes yeux

T’es même complètement fou

Et puis

On n’voit jamais ton épouse

Et tes mômes

Gaulois

Quoi

T’es célibataire à ton âge

Tu veux voler nos filles

C’est pour ça que t’es là

Ou alors t’es un putain de gay

T’as rien à faire sur notre terre

Dégage de notre paysage

T’as compris

On n’fait pas un dessin

On n’te veut pas de toi même de passage

Ou bien travaille

Va au laminoir

Astique nos rails

Sois notre esclave

Puis rentre dans ton enclave

Et mouche-toi

C’est nous qui faisons la loi

Gaulois

L’oeil veille sur ton minois

Mine d’abruti

Ta vie est en sursaut

J’ai entendu parler cette nouvelle France

Qui s’adressait au vieux Gaulois

Et j’ai vu

L’oeil bleu

Un matin

Se mirer

Dans son miroir

L’autre était crevé

L’enfer l’avait mangé

La nation gauloise fière

N’était plus qu’une cervoise amère

Je l’aurais bien jetée à la mer

Penses-tu que les requins auraient voulu d’elle

Trop de nerfs

Dans son cœur aigri

En son maigre esprit

Dis-moi mon amie que j’ai fait un cauchemar

Quand j’ai lu tous mes écrits

Sur le parvis d’une église

Personne n’a mot dit

Étais-je maudit

Rentré chez moi

Un virus dans mon ordinateur

S’était introduit

Frère c’est l’heure

M’ a dit une voix

Il faut que tu fuis

Alors je lui répondu

L’oeil blond a fondu

Le soleil brille à cette heure

L’amour est aujourd’hui vainqueur

Dans l’urne ce matin

J’ai glissé mon cœur

Remplacé des cendres

Par des braises

Pour éclairer nos âmes goulues

De bons Gaulois

Et pardonne-moi

Si toi ici au PMU

Par mon poème

Je t’ai bousculé

Quand t’as craché ton mépris

Sur l’étranger là venu

C’est juste un enfant en toi que t’as tué

C’est juste la haine que t’as semée

C’est juste un je t’aime

Qu’il t’ faut maintenant retrouver

La cervoise du bon Gaulois

Va au Wattignies

Et bois à une autre vie

Aime

Ca t’changera l’esprit

Ici on chante

Ici on danse

On répare les vélos

On repart de plus beau

On s’rhabille

On s’refait un look

On achète pour pas cher

Ce qui nous fait plaisir

On recycle tout

Rien ne se jette

On sauve même les plantes

Ici le monde on réinvente

Ici tout est bon

Pour rebondir

On a le sourire

Et l’étranger

Est notre meilleur.e ami.e

Alors

A la tienne

Gaulois

Il était une foi

Thierry Rousse
Nantes, vendredi 28 juin 2024
"Une vie parmi des milliards"

Ouvrir les cercles

Une vie parmi des milliards

Dis-moi toi qui étudies pourquoi les chercheurs

Dans leurs mémoires à la quête du bonheur

Usent de mots si compliqués

Dans leurs études avancées

Les réponses sont connues

Mais leurs propos si confus

A croire qu’la solution

Est dans leur dissertation

Que nous autres ignorants n’y pouvons rien

Qu’la vérité absolue leur appartient

Même les cercles des poètes

Pleins d’sensations dans leur tête

Perchés dans ces instituts renommés

Dans leurs vers se mettent à employer

Toujours plus de complexité

Voulant acquérir notoriété

Causant notre perplexité

A croire qu’il est bien vu

De chercher à être connu

Dans ces érudits luxueux salons

En cultivant l’incompréhension

L’inaccessibilité du langage

Se hisse tout en haut de ces étages

De fiers pompeux pouvoirs politiques

Trônent sur les terrasses étatiques

En ce jour nous reprenons le contrôle

De nos mots et nous jouons notre rôle

Leurs voix oratoires n’sont plus uniques

Sur scène nous leur donnons la réplique

Nous n’ basculons pas pour autant

Dans tous ces discours méprisants

Dans la simplicité d’esprit

De croire qu’ici l’étranger

Est la cause de nos soucis

Qu’un queer pervertit nos enfants

Qu’il est l’heure de les chasser

Non nous autres cultivons la tendresse

Du monde la folie de sa sagesse

Nous ouvrons les cercles de la beauté

Des yeux du vivant qui nous subliment

Miroirs firmaments d’invisibles cimes

Cercles ouverts

Cercles de verre

Si fragiles

Et sensibles

Le cercle

N’est cercle

Que ses rayons transparents

Vers son centre convergeant

Qu’offre le mépris comme axe

Qu’un vaste vide abyssal

Vacuité des coeurs

Aigris de leurs malheurs

Écoute Bel Ami

N’inspire que dépit

La fille des Plaines

Q’une triste peine

Alors dans les urnes fais le bon choix

Avant que l’horreur n’remplace ta joie

Thierry Rousse
Nantes, jeudi 28 juin 2024
"Une vie parmi des milliards"

Manifeste de résistance

Une vie parmi des milliards

Non ce n’est pas un été pour un astre noir

Non nous n’allons pas rejouer cette histoire

Sur cette terre qui est l’étranger de qui

Qui fuit ses origines et les renie

Les premiers humains qu’on a vu apparaître

Ne sont-ils pas d’Éthiopie nos chers ancêtres

N’étions-nous pas nés pour être des cueilleurs

Nomades voyageurs destinés au bonheur

Qui a décidé de tracer des frontières

S’accaparer la terre hospitalière

Qui a décidé de séparer les esprits

De leur corps et leur âme jusqu’alors unis

Non ce n’est pas un été pour un astre noir

Non nous n’allons pas rejouer cette histoire

Sur la terre qui a le droit de voyager

Et de refuser à l’autre sa liberté

Au nom de quoi tu juges ton frère et ta sœur

Qu’choisir son genre n’est pas le cri de son coeur

Au nom de quoi tu penses être vérité

Quand dans le mépris tu voudrais nous rassembler

Non ce n’est pas un été pour un astre noir

Non nous n’allons pas rejouer cette histoire

Tendrement dans la mer nous allons nous aimer

Eaux douces et salées savent se mélanger

De toutes montagnes les ruisseaux convergent

Toi moi drapeaux résistants sur la même berge

Non ce n’est pas un été pour un astre noir

Non nous ne voudrons jamais de votre mouroir

Nous voulons à ce jour retrouver nos ancêtres

Les sages nous enseignant la grandeur de l’être

Oui c’est un été pour un puissant soleil

Oui de nos silences le temps du réveil

Oui c’est un été pour un puissant éveil

Dans nos résistances notre temps est soleil

Thierry Rousse
Nantes, mercredi 26 juin 2024
"Une vie parmi des milliards"

Aimons et l’avenir sera tellement bon

Une vie parmi des milliards

O Monsieur Bulle

Que vois-tu là-haut

O Monsieur Bulle

Dis-moi s’il fait beau

O Monsieur Bulle

Qui fait tant de bulles

Tu dialogues haut perché dans ton ciel

Avec les élus qui te sont essentiels

Et les autres d’en bas

Sont-ils vraiment si bas

Aussi vides insignifiants que tu crois

Ces gens du peuple que tu marques d’une croix

Sur ton écran noir à la rubrique Inconnus

C’est certain tu les as jamais vus dans ton avenue royale

Juste pour leurs voix t’as cette fois besoin d’eux normal

Alors regarde-les en face juste un peu

Et même ose le premier pas parle-leur

Tu verras les rencontrer c’est que du bonheur

Va demande-leur sincèrement qui ils sont

Entends tout ce chœur aussitôt qui te répond

Le temps s’arrêtera et tu seras surpris

De découvrir dans leur coeur tout un livre écrit

O Monsieur Bulle

Que vois-tu là-haut

O Monsieur Bulle

Dis-moi s’il fait beau

O Monsieur Bulle

Qui fait tant de bulles

J’abandonne ici mes pieds

Pour te parler avec mon coeur

Regarde donc combien ils sont au zénith

A écouter Grand Corps Malade

Non le monde n’est pas si malade que tu crois

Regarde

Combien ils sont à fêter l’humanité

Regarde

Combien ils sont à chanter à danser

A écrire à s’aimer

A vouloir toujours plus de fraternité et de sororité

Regarde

Combien ils sont à jardiner à partager et à se cultiver

Non

La majorité de l’extrême droite dans les urnes

Ne peut à elle seule représenter

Toutes les voix qui espèrent

Le retour à la terre à la justice à la paix

O Monsieur Bulle

Perce ta bulle

Laisse entrer dans ta forteresse la tendresse

O Monsieur vices

Descends de ta piste

Tu verras toute la beauté des gens d’en bas

Les gens d’en bas sont en haut

Tu trembles à écouter leurs mots

Tant de folles envies

De leurs langues se délient

Leur imparfait se conjugue au présent

Fragilité d’un instant

Ces écrivants amateurs

Lient l’écriture au bonheur

Sur un rafiot glissant

Sur les rivières du temps

Ils sont les écrivains professionnels

Qui nous rapportent les lettres du ciel

Leur cercle est une calligraphie infinie

Chaque mot est une vie

La scène ouverte vraiment à cette heure se réunit

Dans chaque voix qui se dit

La pomme du ciel

Qu’on dit belle

La pomme de terre

Qu’on dit ordinaire

Toutes les deux sont confondues

Dans ce même paysage à Pirmil

Sur les bords de la Sèvre

Leurs voix nous offrent leur passage et leurs rêves

Ici et ailleurs

Sur l’île du Ripaillon

Des grains de bonheur

Tellement uniques

Des airs de flonflon

Enlacements d’humanités

Un plancher de libertés

Gravis donc cette marche

N’écoute pas Monsieur Bulle

T’es vraiment surtout pas ridicule

Lui qui parle d’origines

D’où vient-il ?

Moi je sais au moins d’où je viens

Être poète c’est de toute façon

Être par essence un étranger

Venu tout droit de la lune

Qui songe de tisser des ponts

Entre les mondes perdus

Faire de toutes les frontières une ronde

Danser les rimes

Aux cœurs toujours on s’arrime

On se rapproche

Alors on ose être proche

Alors on ose chercher la lettre qui va

Se mettre complètement nu

D’en haut à en bas

D’en bas à en haut

Trouver le bon mouvement des mots

Le flow dans nos flots

Des tempêtes dans nos têtes

Et tes yeux verts derrière ce comptoir

Un chemin qui est beau

Un sourire un espoir

Et tout plein de pâtisseries d’Algérie

Comme une photographie

Ca sent bon le thé à la menthe

Plus jamais ici on se lamente

Marchons courons et tombons

Sur le bitume des cités

Tendons nos oreilles à chaque son

Y’ a toujours un coin d’herbe

Allongeons-nous ma Belle

La pelouse nous guérit de tous nos blues

Enivrons-nous des plus beaux verbes

Sous les lampions des guinguettes

Aimer est notre quête

Vagabonds

Conjuguons-le au Nous qui nous rassemble

Aimons

Et aimons encore

Et toujours

Et l’avenir

Mes ami.es

Sera

Tellement

Bon

Thierry Rousse
Nantes, lundi 24 juin 2024
"Une vie parmi des milliards"

Résistance

Une vie parmi des milliards

Envie de ralentir ton retour

Jusqu’à ton appartement

Envie de prendre ton temps

L’orage a grondé

La pluie quelque part est tombée

Mais pas ici

Mais pas ici

Ici sur cette colline

Au-dessus de la ville

Le ciel s’est éclairci

Et même son azur a jailli

Ici l’on a partagé

Ici l’on a parlé

Des mondes souterrains

Des interdits qu’on franchit

Des exploits qu’on accomplit

Ici l’on s’est émerveillé

Des vers du monde sous la terre

Ces grottes que seuls les plus aventureux

Les plus audacieux verront

Ici l’on a voyagé dans les mots

Ici on a prolongé le temps

Au fond des catacombes

On a même ouvert leurs tombes

Puis

De jardin en jardin

Tu es rentré

Avec tous ces esprits dans tes pensées

Tu as longé

Les douceurs extraordinaires

De la chair éprise de la terre

Les jambes qui s’enlacent

Les yeux qui s’explorent

Les langues qui se caressent

Les poitrines qui s’offrent à l’élu.e

Quelques bancs d’été

Surplombant un foisonnement de plantes nues

Quand

Dans le creux d’un vallon

Flottant sur la Loire

La luxueuse croisière accostait

Ribambelle de lumières chantait

“Bob Morane

L’aventurier

Contre tout guerrier”

Contre tout guerrier

Dernier espoir

Mains et poings liés

T’imaginais la chaleur des corps

Chahutés à leur apogée

C’était le jour le plus long de la fête

Et au lointain des sihouettes

Pas un mot pourtant sur l’ombre qui nous guettait

Comme un sujet tabou

En cette fin du mois de juin

Où tous les cœurs usés des intempéries

Ne rêvaient que de se rouler dans le foin

Quai de la Fosse

Tu marchais sur les navires des armateurs

Honteux passé dans l’histoire de ton pays

Qui osait parler également du présent

Du principal à cette heure

T’armer d’un gilet pare-balles pour la noce

Ne garder que ce qui était régal

Marcher

Entre des parcelles de ciel bleu

Nager

Entre des nuages de Chantilly

C’est ici que commençait ta vie

L’envie de ralentir ton retour

Et de goûter au jour le plus long

Au jour le plus noble

Entrer en douce résistance

Au cœur du vignoble

Un dimanche ensoleillé

Une fleur au bout du fusil

Thierry Rousse
Nantes, dimanche 23 juin 2024
"Une vie parmi des milliards"