Il était une fois au Chat Noir

Il était une fois

Parce que les histoires commencent toutes

Ou presque

Par « Il était une fois »

Il était une fois

Des flammes incandescentes

Voire presque indécentes

Un nuage de pensées

Flottant

Vaporeux

Au dessus de la foule

Des grands jours

Des cheveux en l’air

Des mèches éméchées

Oscillant entre le rouge et le jaune

Des barrières

Des frontières

Sur les voies de nos tramway

Entre nos Duchesse et Médiathèque

Un air de révolution

Dans la rue du Chat Noir

Des gens bons qui s’enlaçaient

Et buvaient les étoiles

Scintillantes

De la nuit

Et là

Sur un bout de table

Tout au fond d’une cave

En face d’un syndicaliste désespéré

J’écrivais

Ou plutôt

Je griffonnais

Je sortais mes griffes silencieuses

Comme un chat peureux

Du ciel

Une pluie d’obus

Encerclait les gens bons

Collerettes se déchiraient

Larges sourires se décomposaient

Garçons filles

Nez rouges ne riaient plus

Visages étaient blancs

Et ciel bleu

D’un bleu livide

Dégoulinant

Au fond de ma bière

Ambrée

Les gens bons grimpèrent

Au-dessus des montagnes de verres

A clamer au ciel leur infortune

La pâleur des nuages était confuse

Appelant à sa rescousse Frangin Soleil

Qui entonnait ses sempiternels refreins

Presque punk à cette heure

Enfin

Des flonflons des gens bons

Gilets rouges gilets jaunes

C’est la vie qui s’emballe

C’est la vie qui s’amuse

Boutons noirs boutons rouges

C’est la vie qui explose

C’est la vie qui s’embrase

Un chemin de passion

C’est les cris c’est les pleurs

Le malheur le bonheur

Petit Jean qui pleure

Toutes ses larmes de joie

Des flonflons des gens bons

Gilets rouges gilets jaunes

Il était une fois un Chat Noir.

Thierry Rousse

Nantes, 23 février 2023

« Une vie parmi des milliards »

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *