De l’automobile à la famine, un autre chemin possible?

 

Que dire en ce mercredi 27 mai 2020 ? Une page blanche à petits carreaux conformes aux règles de la distanciation?

Les discours de nos Chefs se résumaient à ces mots : « Consommez pour relancer l’économie. Quand vous consommez, vous créez votre emploi. Et le revenu de votre emploi vous permet de consommer ».

Consommer, consommez , consommez ! Ce n’était pas consommer pour acheter un livre ou ma place d’un spectacle à dix euros, ou faire mes courses chez le commerçant du coin, bio et équitable. Non, c’était consommer pour acheter un  bien plus onéreux. Un achat qui nécessitait un emprunt à la banque afin d’acquérir une voiture toute neuve. Mon achat sauverait l’industrie automobile et toute la chaîne économique, tous les emplois qui lui étaient liés. L’automobile était un secteur créateur d’emplois en France. Pourtant de nombreuses usines, avec l’accord des Chefs et l’argent des contribuables, étaient délocalisées dans des pays où la main d’œuvre coûtait moins et rapportaient plus à leurs Présidents Directeurs Généraux et leurs actionnaires millionnaires. Je consommerais, pour, au final, permettre à ces Présidents Directeurs Généraux et actionnaires millionnaires d’être encore plus riches. Je comptais les euros dans mon petit cochon. J’avais tout juste de quoi acheter l’essuie-glace et un sucre au Général millionnaire.

A côté de ce discours flamboyant et envoûtant des Chefs, il y avait la famine qui augmentait de plus bel à travers le monde : Sahel, Johannesburg, Santiago du Chili, Bangkok, Liban, Etats-Unis, France…  Fin 2018 : un habitant sur neuf de la planète était sous-alimenté. Ce constat ne méritait-il pas une profonde remise en question du système économique mondial ?

Et si les Chefs qui s’étaient accaparés, sans sa permission, la Terre, attribuait à chacun d’entre nous une parcelle afin que nous puissions construire notre maison, cultiver nos légumes, fruits, céréales, élever nos poules, nos chèvres, fabriquer notre fromage, notre pain, nos pâtes… ? Nous pourrions nous aider mutuellement à construire nos maisons, à jardiner, à fabriquer ce dont nous avions besoin pour vivre. Nous pourrions nous enrichir les uns des autres, communiquer, lier connaissance… Nous pourrions… s’il n’y avait plus de Chefs… nous pourrions…  si nous étions les propres Chefs de nos vies… nous pourrions… marcher sur un autre chemin… nous…

Thierry Rousse, Nantes, Mercredi 27 mai 2020

Chroniques (5) « Et après ? »

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